Améliorer la santé mentale en réduisant l’intimidation
De 15 à 20 p. 100 des enfants canadiens ont de graves problèmes de santé mentale liés à une détresse considérable et à des dysfonctionnements. Les problèmes de santé mentale chez les jeunes ont des effets dévastateurs sur leur qualité de vie et sur leur rendement à l’école, créant un fardeau pour le système de santé. Chez les adultes, les problèmes de santé mentale représentent la principale cause d’invalidités.
La plupart des troubles de santé mentale chez les adultes remontent à l’enfance. Pour cette raison, on peut s’attendre à ce qu’une réduction des maladies chez les enfants ait des répercussions positives sur la santé mentale des adultes. Pour ce faire, Tracy Vaillancourt, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en santé mentale et en prévention de la violence en milieu scolaire, étudie une cause fondamentale importante et souvent négligée des problèmes de santé mentale : l’intimidation.
L’intimidation est un abus de pouvoir systématique qui touche 35 p. 100 des jeunes Canadiens. Parmi eux, 10 p. 100 affirment être intimidés sur une base quotidienne. Et l’intimidation ne se limite pas aux écoles : 40 p. 100 des employés canadiens indiquent être victimes d’intimidation dans leur milieu de travail, et 10 p. 100 déclarent subir fréquemment du harcèlement de la part de collègues de travail.
Si l’intimidation est souvent considérée comme une expérience normale de l’enfance, des recherches récentes sur les effets à long terme de l’intimidation disqualifient ce mythe et suggèrent que les conséquences négatives de l’intimidation sont profondes et durables.
Mme Vaillancourt et son équipe ont mis sur pied un programme de recherche visant à étudier les effets à long terme de l’intimidation. Leur objectif final consiste à déterminer les domaines les plus propices à l’intervention et à la prévention.